Le prieuré de Pommiers abrite différents types de collections constituées de pièces de mobilier du Département de la Loire et d’associations locales, l’association culturelle de Pommiers-en-Forez et l’association du Vieux Pommiers.
Les objets mobiliers présentés consécutivement sont la propriété de l’association du Vieux Pommiers, sauf mention contraire, placés en dépôt au sein du prieuré primitif.
La collection lapidaire du prieuré primitif rassemble des chapiteaux (XIIe siècle) qui proviendraient de l’ancienne église Saint-Julien. Taillés dans du granite de Cezay, une commune située à quelques kilomètres de Pommiers, ces chapiteaux présentent un décor essentiellement végétal et floral avec des feuilles d’acanthe, des feuilles d’eau ou des fleurs de lys.
Un linteau de baie romane en granite de Cezay ainsi qu’un fragment de chancel en calcaire (XIe siècle) complètent la collection. Le chancel est une grille ou une balustrade en métal, pierre ou bois placée autour du chœur d’une église, séparant ainsi la nef réservée aux fidèles du chœur liturgique réservé au clergé. Ce fragment présente un décor en bas-relief représentant, dans le registre supérieur, un lion poursuivant une gazelle, et dans le registre inférieur, un lion (ou loup ?) affrontant un oiseau (paon ou phénix ?). Cette représentation symbolique pourrait figurer la lutte entre le bien et le mal.
Deux corbeaux zoomorphes en terre cuite (XIe siècle) viennent de l’église Saint-Pierre-Saint-Paul et sont contemporains de sa construction. Les corbeaux sont des éléments de bois, de pierre, de terre cuite ou de métal en saillie sur un mur ou un parement destinés à recevoir un about de poutre, un linteau, une corniche ou un encorbellement. Ils peuvent être simplement moulurés ou bien présenter un décor anthropomorphe (forme plus ou moins humaine) ou zoomorphe (en forme d’animal). Ces corbeaux appartiennent à la commune de Pommiers-en-Forez.
Deux echea (XIIe siècle) proviennent de l’église prieurale. Il s’agit de vases ou pots acoustiques en terre cuite. Les moines en installent vingt-neuf dans autant de niches pratiquées dans la voûte de la dernière travée de la nef. Ces deux pots ont été déposés pour être présentés aux visiteurs tandis que les autres sont encore en place dans l’église. Ils appartiennent à la commune de Pommiers-en-Forez.
Les echea servent à améliorer l’acoustique dans une église. Cette pratique remonte à l’Antiquité lorsque des vases en bronze sont utilisés dans des niches pour améliorer la perception de la voix dans les théâtres grecs. Dans les églises, les pots sont en céramique et servent de correcteurs acoustiques pour la voix des moines et des chantres. Ils ont une fonction de résonateurs, absorbant et rediffusant plus largement et avec plus de clarté les sons et les voix. Les offices chantés et les prières étant nombreux dans les sites clunisiens, il est important que la voix des moines soit bien intelligible.
Collection lapidaire présentant du mobilier lapidaire mais également des corbeaux zoomorphes et des echeas. © Département de la Loire - Guillaume Atger
Le salon rouge servait certainement de bureau au prieur commendataire jusqu’à la fin du XVIIe siècle. Réaménagé par les moines pour l’utiliser comme bibliothèque ou bureau du prieur claustral, il s’agit de la pièce la plus décorée du prieuré. Le nom de cette pièce vient de l’enduit de couleur rouge qui recouvre les murs. Des lambris en bois ciré (chêne) couvrent la surface inférieure de la pièce. Une grande cheminée en pierre occupe le centre du mur occidental. Son trumeau en gypse de style Louis XV porte un élégant décor composé de motifs floraux et d’instruments de musique, rappelant certainement les traditionnels offices chantés des moines clunisiens. Le mur oriental est entièrement revêtu de boiseries moulurées. L’ensemble des ornements sont similaires à ceux d’une bibliothèque du XVIIIe siècle. Les décors sont classés Monument historique au titre des objets en 1983.
Le maître-autel en bois doré provient de l’église ancienne de Boën, détruite au XIXe siècle. Il serait monté à son emplacement actuel vers 1935. Le centre de l’autel est marqué par un cartouche important encadré par des rinceaux taillés en épargne. Le retable lui-même comporte deux gradins ornés de rinceaux avec le tabernacle au centre supérieur. Des colonnettes torses encadrent la porte supérieure avec quatre niches. Le couronnement central est porté par de petites colonnes torses. Le fronton de style Louis XIV est amorti par deux consoles à rinceaux. Il est classé Monument historique au titre des objets en 1983. Il appartient à l’association culturelle de Pommiers.
Les salons de l’aile (XVIIe-XXe siècles) sont meublés avec des éléments datant en grande partie des XIXe et XXe siècles. Néanmoins, quelques pièces anciennes sont à signaler comme un miroir trumeau (XVIIIe siècle). Celui-ci décore encore l’un des salons de l’aile est. Le tableau peint représente une peinture de paysage avec des personnages au bord de l’eau. Il appartient à l’association culturelle de Pommiers.
Maitre autel en bois doré, classé au titre des MH - © Département de la Loire - Guillaume Atger
Les objets présentés consécutivement sont la propriété de l’association culturelle de Pommiers sauf celui portant un (*).
Un imposant bureau (XIXe siècle) constitué de deux corps en ronce de noyer pour la structure, et en érable sycomore pour l’intérieur, est situé dans un des salons de l’aile est du prieuré. Il a été utilisé par Mademoiselle de Rosemont lorsque le prieuré était une maison de retraite et de repos pour les membres du clergé.
Le second autel plaqué de marbre blanc (XIXe siècle), provenant de l’église Saint-Pierre-Saint-Paul de Pommiers, est placé dans la chapelle du XXe siècle en 1956. Il comporte l’inscription « Don de Bt Beaud 1868 / Mis ici 1956 ». Le devant d’autel présente un décor en creux aux motifs végétaux et l’inscription « MARIA ». Le tabernacle est orné d’une plaque semi-circulaire dorée, comportant l’inscription « DEI MATER » (« Mère de Dieu ») inscrite dans une mandorle (figure géométrique en forme d’amande dans laquelle s’inscrivent le Christ ou la Vierge en majesté). Il s’agit d’un autel dédié à la Vierge Marie.
Les stalles en bois (XIXe siècle ?), provenant peut-être de l’ancienne abbaye de Valbenoîte (Saint-Étienne), sont aujourd’hui présentées dans la chapelle du prieuré. Normalement réservées aux membres du clergé et organisées autour du chœur d’une église, les stalles sont ici disposées en rangées, comme des bancs d’église. Elles étaient utilisées par les pensionnaires de la maison de retraite et de repos. Les faces externes des jouées sont décorées de pilastres, d’arcs en plein cintre et de lancettes à remplage. La première rangée se distingue notamment des autres : les parcloses présentent des accotoirs et des appui-mains ornés de motifs végétaux et de volutes.
Un agenouilloir en bois (XIXe siècle) aux armes de la famille de Rosemont présente un important décor néo-gothique composé d’arcs en accolade aux remplages d’inspiration flamboyante.
Enfin, la peinture sur toile de Joseph Alfred Bellet du Poisat (1823-1883) intitulée Le Calvaire date de 1870. Elle représente la Vierge Marie tenant sur ses genoux et dans ses bras le corps du Christ après la descente de Croix. Elle regarde au loin deux individus qui s’approchent. Artiste Connu notamment pour ses marines (art figuratif tirant son inspiration de la mer et des paysages marins), Bellet du Poisat intègre dans cette représentation plusieurs éléments se rapportant à cet art : les tons sombres du ciel font penser à une mer agitée, la base de la sainte Croix rappelle le mât d’un navire tandis que le voile de la Vierge Marie et le saint Suaire évoquent une voile. Ce tableau a été donné par la famille Séneclause Thiollier, descendante de Félix Thiollier (photographe stéphanois du XIXe et du début du XXe siècle).
Le couloir de l’étage du bâtiment sud est éclairé par plusieurs lustre en fer forgé aux armes de la famille de Rosemont datant du milieu du XXe siècle. Dans la chapelle, un lustre en fer forgé aux armes de la famille de Rosemont, datant de la même période, est orné du Tétramorphe, le symbole des quatre Évangélistes, entourant une couronne d’épines : le lion (Marc), l’homme (Mathieu), le taureau (Luc) et l’aigle (Jean). L’éclairage est assuré par douze supports d’ampoules symbolisant les douze apôtres.
Dans la chapelle du XXe siècle, sur le mur faisant face à l’entrée, au-dessus de l’agenouilloir, figure le portrait de Mademoiselle de Rosemont peint dans les années 1950. (*)
Lustre dans la chapelle du XXe siècle représentant le Tétramorphe. Il est surmonté du blason de la famille de Rosemont.